5 mars 2009
France Lavoie et Robin Renaud
Quand on pense aux catastrophes et aux camps de réfugiés, on entrevoit des scènes désolantes marquées par la détresse et les pénuries, et une certaine anarchie. Comment orchestrer les secours plus efficacement? La géomatique peut apporter une grande aide. Des étudiants du Département de géomatique appliquée ont suivi avec intérêt la présentation de Luc St-Pierre, agent senior des systèmes d'information géographique auprès du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, qui avait lieu au Carrefour de l'information.
À travers l'expérience de ce diplômé de l'UdeS, les étudiants ont eu une rare occasion d'en apprendre davantage sur l'importance de la géomatique pour des organisations de rayonnement international comme les Nations Unies ou la Banque mondiale.
Créé en 1950, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a pour mandat de coordonner l'action internationale pour la protection des réfugiés et de chercher des solutions aux problèmes des réfugiés dans le monde. Lorsqu'une catastrophe arrive dans un pays, le Haut-commissariat doit pouvoir rapidement intervenir afin de déployer un personnel spécialisé et les articles d'urgence nécessaires au bien-être de ces réfugiés.
C'est là qu'intervient la géomatique. «L'information géographique est utilisée à des fins de mieux gérer les ressources dans les camps de réfugiés de même que sur les sites des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays», explique Luc St-Pierre.
Ainsi, grâce à l'analyse spatiale et à la juxtaposition de cartes, l'équipe responsable de la coordination de cet effort peut rapidement donner de l'information sur l'accessibilité des réseaux routiers et leurs risques, la proximité des entrepôts pouvant offrir les articles de secours en fonction des mouvements de population, etc.
De plus, à l'aide de GPS, les équipes affectées à certains camps de réfugiés sont à même de fournir de l'information (des points GPS) en fonction des nécessités – des latrines ou de l'eau potable, par exemple. Les équipes responsables font souvent face à l'exode de milliers de personnes en quelques heures, et ces informations fournies par les géomaticiens leur permettent de bien coordonner l'assistance humanitaire.
L'un des défis que tente de relever Luc St-Pierre est de trouver des moyens d'uniformiser les données puisque les différents partenaires de l'ONU n'ont pas tous les mêmes standards ni surtout la même vision du partage de l'information. Un groupe de travail a donc mis sur pied une infrastructure de données spatiales pour établir des pratiques communes pour la collecte et la diffusion organisées de données primordiales.
Luc St-Pierre a également présenté les possibilités de travail pour les étudiantes et étudiants aux Nations Unies, notamment le programme de volontaires. Ce programme offre des affectations à des professionnels pour participer à la réalisation d'un ensemble d'objectifs à court terme pour lutter contre la pauvreté, la faim, la maladie, l'analphabétisme, la dégradation de l'environnement et la discrimination sexuelle.
Le conférencier a rappelé que le Département de géomatique de l'UdeS offre à ses étudiants plusieurs stages dans des entreprises pour faciliter la mise en place des outils spatiaux. Certains stages sont aussi offerts au niveau international, l'expertise canadienne en géomatique étant très prisée à l'étranger.
Après avoir été étudiant, assistant de recherche et chargé de cours au Département de géographie, Luc St-Pierre a acquis une expertise des systèmes d'information géographique dans le secteur privé. Il a développé divers systèmes et mené des projets de gestion de l'environnement et des ressources naturelles en Afrique, en Amérique centrale et en Asie.
En 2000, Luc St-Pierre est entré au programme des Nations Unies pour l'environnement pour supporter la gestion de l'information géographique pour la protection de la biodiversité et la réduction de la pollution marine de la mer des Caraïbes.
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